EDITO : Michel Wautot
Un des livres majeurs du XXe siècle, paru en 1932, « Le Meilleur des Mondes » d’Aldous Huxley. Sous les dehors d’un récit d’anticipation, Huxley nous projette dans une société, à laquelle la nôtre ressemble de plus en pluset qui peut se résumer par la servitude et la manipulation des hommes au profit d’un pouvoir tout puissant.
La différence avec les servitudes anciennes est son acceptation par la population grâce à des « euphorisants » techniques (progrès scientifiques..) et ludiques (sports, vacances, médias…). Pour s’en convaincre, il suffit de se remémorer les causes et les acteurs des crises de 2008 et 2011, de ce qu’il advient des uns et des autres et de ceux qui n’avaient aucune responsabilité en la matière.
Un des aspects de cette évolution est le développement des cités et de leur périphérie semblable à ces champignons qui croissent au pied des troncs d’arbre. Ces concentrations humaines (on prévoit que d’ici quelques années un tiers de la population vivra dans les villes) par leurs écarts sociaux peuvent devenir une tension permanente. Prévenir celle-ci exige contrôle et surveillance de la part de l’autorité, conduisant à une politique sécuritaire aux dangers évidents. Certes, il
ne faut rien exagérer, mais il faut être attentif à ces évolutions. Chacune peut représenter une de ces briques qui formeront un jour les murs entre lesquels nous serons « parqués ».
Un des contre-feux à mener pour maintenir la convivialité des relations humaines, est de conserver les caractéristiques d’un lieu, d’un site, d’un village, d’une commune, d’une petite ville ou d’une métropole. Nous sommes tous responsables de cela. C’est un combat pour notre propre indépendance. Autant il faut souscrire à tout acte embellissant là où nous vivons, autant il faut lutter contre des transformations pilotées par des intérêts particuliers ou idéologiques.
Un exemple est la Bruxellisation qui pèse sur les commune situées au sud de Bruxelles. Pour certaines, le passage du RER accroît encore cette métamorphose, en valorisant encore d’avantage terrains et extensions d’habitat. S’il faut utiliser avec parcimonie le territoire de notre région en construisant ou transformant un bien à bon escient, il ne faut pas tomber dans le piège de croire que les problèmes de mobilité et d’énergie seront résolus, notamment, par la création de blocs d’appartements dans les centres de communes, leur ôtant toutes leurs caractéristiques propres.