Mars 2009

EDITO : Michel Wautot 

“ Il faut savoir que les choses sont sans espoir et tout faire pour les changer”
Rainer Maria Rilke

Maurice Béjart disait : « Le drame de l’époque consiste à faire croire aux gens qu’en multipliant leurs besoins on augmente leur joie. En réalité on augmente leurs souffrances, on augmente leurs attaches. La seule issue pour le monde actuel, c’est non la privation, je n’aime pas ce mot là, mais c’est la joie dans le dépouillement ». Se pourrait-il que l’écroulement du monde financier, ce veau d’or jeté à terre, soit le prélude à une nouvelle vision du monde ?

Des déclarations, venant des quatre coins de la planète, ont été faites dans ce sens. Mais n’étaient-elles pas proclamées, sous l’effet de l’affolement, pour tenter d’éviter une implosion générale, donc incontrôlable ? Il est trop tôt pour le dire. Les optimistes citeront l’architecte Hundertwasser : « Lorsqu’un seul homme rêve, ce n’est qu’un rêve. Mais si beaucoup d’hommes rêvent ensemble, c’est le début d’une nouvelle réalité ». Les pessimistes diront que l’on a démissionné, deçà delà, des capitaines, mais que le manuel de bord est toujours le même. Nous avons tous participé, peut-être à notre corps défendant, au renflouage de ce Titanic II. Cette aide massive ne va-t-elle pas faire oublier, une fois la machine repartie, qu’il faut en changer les mécanismes ?

Aura-t-on l’intelligence de revenir à des activités industrieuses ? De celles qui redonnent au travail toute sa noblesse. De celles qui non seulement permettent aux hommes de vivre, mais aussi de vivre dans un monde où le concept de la beauté, au sens où l’entendait la civilisation grecque, redeviendrait un critère primordial, englobant concepts spirituel et matériel.

On peut toujours rêver !

Le patrimoine va-t-il redevenir un enjeu économique, à l’instar de celui des économies d’énergie, ou être la victime d’une austérité au service de « l’ancien régime » remis en selle ?

Les associations, comme la nôtre, resteront-elles, pareilles aux phares plantés sur leur rocher, des petites lumières dans la nuit ou verront-elles un changement dans l’écoute de leur approche de la société ? L’avenir nous le dira bientôt.

Se dépouiller de l’encombrant, retrouver sa liberté d’esprit, agir, chacun selon ses moyens, et redonner une grandeur à la vie. Un objectif qui a tout son sens.

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