Novembre 2017

EDITO : Michel Wautot

«  Il faut savoir que les choses sont sans espoir et tout faire pour les changer »

Rainer Maria Rilke

Depuis bientôt vingt ans que notre association existe, les actions menées suivent-elles toujours le même processus ? Rencontrons-nous toujours les mêmes réactions ?

En d’autres termes, la mentalité des acteurs principaux, maîtres d’ouvrage, maîtres d’œuvre, autorités publiques…) a-t-elle changée vis-à-vis de la notion de défense du Patrimoine ? Ou encore, la notion de Patrimoine fait-elle aussi l’objet de manipulations à l’avantage d’intérêts particuliers ?

Si on prend une certaine hauteur pour examiner le « phénomène », on ne peut dire qu’un vibrant enthousiasme est né pour le patrimoine. Nous ne parlons pas ici de la réaction très positive du public envers les journées du Patrimoine, seules journées où les arts du passé (lointain et proche) ne sont pas étouffés par la dictature de l’Art contemporain entièrement aux mains de spéculateurs, à un point tel que les richesses de l’Art contemporain, il y en a, sont noyées dans le bric-à-brac de faiseurs et de parvenus.

Cet aparté terminé, il n’y a pas un changement fondamental dans l’optique du projet du maître d’ouvrage, l’approche du maître d’œuvre et la réaction des autorités publiques. Trop souvent, la notion de Patrimoine n’apparaît pas ou est fugitive, évincée par celle de la rentabilité. Les adeptes de « l’harmonie des ensembles » sont encore bien rares.

Par contre, il nous semble que c’est du côté de la négociation qu’un changement s’est produit. Promoteurs, bureaux d’architectures, autorités communales, sont plus ouverts à l’idée de négocier pour trouver une solution lorsqu’un projet heurte par son atteinte au patrimoine émotionnel des habitants ou en raison de sa qualité. A l’inverse, il y a aussi des revendications cachées qui dissimulent des intérêts très personnels, sous le couvert de la préservation du Patrimoine.

La négociation est un art. Il faut souvent naviguer entre intérêts divergents, entre optiques parfois radicalement différentes, décrypter les intentions cachées et rendre possible une révision du projet… ce qui entraîne presque toujours un coût supplémentaire.

Sommes-nous de bons négociateurs ? Ce n’est pas à nous de le dire, mais nous nous efforçons de l’être. Ce qui est tangible, ce sont les résultats obtenus et une confiance, notamment, des autorités publiques.

 

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